mardi 16 avril 2013

ETAPE 11 - DES KSOUR ET DES CASBAHS - Mardi 16 avril 2013

Pas beaucoup de kilomètres pour ce mardi. 
Nous restons dans un périmètre d'une trentaine de kms de Ouarzazate pour découvrir les casbahs et ksour des environs.

La Company va devoir apprendre à faire la différence entre un ksar et une casbah.
Tout un programme, n'est-il pas ?!

Commençons simplement.
Aux temps anciens, grosso modo jusqu'à l'établissement du Protectorat, un ksar (pluriel ksour) et une casbah étaient le siège du pouvoir local. Y étaient établi l'amghar (le chef de tribu), le caïd (qui représentait le sultan). 
Le ksar et la casbah sont fortifiés, isolés et sis sur une position dominante pour assurer le contrôle les oasis et leurs voies d'accès, servaient de points de ravitaillement pour les habitants du désert, défendaient les caravanes contre les brigands et les pillards nomades.

Ca, c'est facile à comprendre, et la Company l'a bien assimilé : ksar ou casbah = château fort.
Le raccourci est peut-être un peu rapide, mais  explicite !

Mais qu'est-ce qui  fait la différence entre un ksar et une casbah ? 
C'est la grosse question, et la plus délicate !
Encore une chose qui les rapproche, l'architecture et les techniques de construction.
Les deux sont faites d'adobe et de pisé, ceints d'épais remparts ponctués de 4 tours d'angle ornées de merlons en épis et décorées de motifs berbères. On y trouve aussi un ighrem (aussi appelé agadir), c'est-à-dire un grenier collectif, sorte de haute tour comportant de petites cellules fermées à verrous attribuées aux différentes familles du ksar ou de la casbah, et où elles conservaient leurs récoltes. 
Ces constructions se rapprochent beaucoup des constructions yéménites sans qu'encore aujourd'hui, historiens et archéologues puissent expliquer cette similitude . . . 

Alors ? Qu'est-ce qui différencie une casbah d'un ksar ?
Une casbah est la demeure d'une cellule familiale.
Un ksar est un village fortifié qui peut regrouper plusieurs casbahs et diverses habitations. Il abrite aussi  des étables, des puits, une place de souk (marché), une salle de réunion de la Jmaâ (assemblée des chefs de familles), une mosquée, parfois une medersa . . .

Ça à l'air simple finalement. Mais confronté aux exemples grandeur nature, ça devient plus difficile.

Application immédiate donc !

TALMASLA à peine à 3 kms de Ouarzazate
Casbah ou ksar ?
La Company sèche un peu. Normal, c'est le premier exemple grandeur nature.
Elle est en plus stupéfié de l'état général du monument, très dégradé, et fascinée par les cigognes . . .

La réponse ne vient pas et la Company a droit à une petite piqûre de rappel !
Là, miracle, elle trouve la réponse ! Talmasla est une  . . . CASBAH !
Maintenant, elle peut se concentrer sur les cigognes ! C'est d'ailleurs pas pour rien qu'on l'appelle "la Casbah des Cigognes" !



Que les nids sont gros !
Ils font pas loin d'un mètre de diamètre. 
Nous escaladons les ruines pour pénétrer dans la casbah. Les enfants sont un peu dégoûtés : les abords sont un vrai dépotoir, on y trouve de tout, et ils préfèrent ne pas s'y attarder, d'autant que la chaleur monte déjà et que les odeurs se réveillent . . . Il faut faire aussi très attention, des tessons de bouteilles jonchent le sol, et pour Maman et Papa qui sont en tongues, le challenge est réel !

Deux jeunes hommes surgissent tout à coup de nul part.
Ils nous proposent de nous montrer les cigogneaux qui sont dans les nids. La company trépigne, mais Maman congédie gentiment les deux jeunes hommes. Si cigogneaux il y a, on ne les dérange pas dans leur nid, et d'un. Et de deux, ça évitera de se faire réclamer des dirhams ! Les garçons nous collent un peu puis subitement, disparaissent comme ils étaient venus.



La Company est effarée. La casbah fond littéralement. Et ce pan de mur qui penche dangereusement ne sera certainement plus là la prochaine fois que nous viendront voir la Casbah des Cigognes (car il est maintenant clairement établi que nous reviendrons tous ensemble au Maroc!!!). Sans attendre notre prochaine venue, ce mur ne devrait pas survivre aux prochaines pluies . . .


Le sourire est sur les lèvres, mais chacun invite la photographe à se dépêcher de prendre ses photos, les odeurs sont terriblement nauséabondes, et la Company se plaint de ne pas être sure de pouvoir garder son petit déjeuner bien longtemps dans son estomac si la pose dure trop longtemps !!


Bohémond s'amuse, "je suis trop grand !!"


Ysoie n'a pas encore ce problème, mais crispe un peu son sourire "vite maman !!!"


Notre Guyonne aime poser, peu lui chaut les mauvaises odeurs !


Les autres l'ont fait, Cyprille ne faillit pas à la tâche !


Antheaume lui, a trouvé la solution, "je me mets dehors", les odeurs sont moins fortes !


Solution adoptée par Eléanor, pas folle la gazelle !!!


Et comme il n'y a pas de raison à ce que Papa et Maman ne se réjouissent pas un peu les narines dès poltron-minet, Bohémond s'empare de l'appareil ! "Depêche-toi photographe, c'est atroce !!!"


Nous avons grimpé aussi  haut que nous le pouvions sans danger et pour la casbah et pour nous-même !
La vue est somptueuse.

Au loin, Ouarzazate. Et la company d'imaginer . . . qu'aux temps où les bêtes parlaient (c'est ainsi que commencent les contes berbères !), aux temps où Ouarzazate n'était qu'un tout petit souk occasionnel avant que les militaires français viennent y établir garnison, le fier amghar (chef de tribu) de Talmasla veillait sur son oasis et sa piste caravanière.


Vue imprenable sur la palmeraie. 




Pendant que la Company rêve, la vie s'active dans la palmeraie.
Ce berbère sur son âne s'en va cueillir de la luzerne dans son carré de culture plus bas dans l'oasis. Ses biquettes et ses brebis, non loin dans l'enclos de sa maison, doivent s'agiter en attendant leur pitance.



Cette berbère elle, revient déjà de la palmeraie. Les enfants s'interrogent. A quoi servent donc ces palmes que son âne transporte ? Puis ils se souviennent d'Amazraou . . . ah oui, ces palmes serviront à la confection de plafonds, de palissades, de nattes ou tout simplement de combustible pour cuire le tagine !


Et dans les champs, les femmes reviennent déjà, courbées sous la charge . . .


Repéré ! Au loin, les yeux d'aigle de nos guerriers berbères ont repéré une autre casbah . . . ou . . . un ksar ?
A cette distance, on dira simplement que c'est difficile à déterminer !




Une autre casbah est repérée ... Un autre ksar ?
Cette fois, c'est avec tristesse que la company imagine l'état de la Casbah des Cigognes dans quelques année



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