dimanche 14 avril 2013

ETAPE 9 - LA ROUTE DU GRAND SUD - dimanche 14 avril après-midi






Marrakech - Ouarzazate via le Tizi'n Tichka



A force de tournicoter, d'essayer de rester sur les grandes artères et de se retrouver malgré tout, tout-à-coup en plein coeur de rues encombrées de piétons, mobylettes, carrioles en tout genre et triporteurs, Laurent finit par nous ramener sur le bon chemin. Quand nous voyons enfin le panneau pour Marrakech, nous soupirons de soulagement ! Bravo à notre pilote ! 

10 heures 44 donc et nous sommes sur la bonne route : direction Marrakech. 
Beaucoup de radars sur la route. 
Ici comme ailleurs, la ligne blanche a une signification toute aléatoire. Si tu peux doubler, ligne continue ou pas, double ! Et si une voiture arrive en face, pas de problème, elle va ralentir !!!
Laurent a adopté le style de conduite local. La main sur le klaxon et le "si je veux je passe" !!
On se fait parfois quelques petites frayeurs, mais c'est juste que les autres conducteurs étaient aussi téméraires que Laurent. Du coup, on a décidé de se la jouer moins couleur locale . . . mais juste pour le dépassement !
Nous croisons pas mal de vieilles R12. Souvenirs, souvenirs !

Après une route un peu chargée, nous arrivons à Marrakech à 12 heures 56. 
Le thermomètre indique 33°c.Dans la voiture, il fait beaucoup plus. Nous n'avons pas mis la clim, c'était trop génial de rouler les fenêtres ouvertes, les cheuveux aux vents, en chantant à tue-tête des chansons que Papa et Maman chantaient déjç dans leur jeunesse !!
Et tant pis (ou presque si , l'eau des bouteilles est bonne pour le café !


L'arrivée sur Marrkech nous cause un gros choc.
Des voitures partout, dans tous les sens.
Nous cherchons à nous orienter, et bien évidemment, pas un panneau pour nous renseigner !
Dans un premier temps, nous suivons le mouvement. Puis Maman repère la Koutoubia. C'est donc que nous ne sommes plus très loin de la Place Djemaa el Fna.
Mais c'est alors que se pose un nous un nouveau problème ! Où^garer notre gros Hyundai dans toute cette folie  ? ! Et de tourner, et retourner sans trouver à se garer. Et il n'y a pas que la voiture qui tourne ! Les aiguilles de la montre aussi ! Et l'énervement à l'arrière du Hyundai !
Maman décide donc que l'étape Place Djemaa el Fna a vécu, direction, la Menara.
Facile à dire  . . . !!
Nous finissons par trouver. Et là, choc pour Maman.
Où est donc passer cet endroit un peu éloigné de la ville, si calme et si paisible ?
La ville a rattrapé la Menara. Les touristes ont envahi la Menara. Les Marrakchis en goguette en ce dimanche, ont envahi la Menara.
Des cars de touristes partout le long des trottoirs, des voitures, des calèches, des piétons . . .  et là, l'agoraphobie maternelle explose !
Adieu la Menara, nous n'avons pas vu, mais elle nous a vaincu !
Nous poursuivons notre route. Pas d'arrêt à Marrakech !
A l'arrière du Hyundai, la company s'agite. Les estomacs aussi.
Papa, concentré sur la conduite (Marrakech, t'en perd ton chèche !!) exécute les souhaits de sa femme!
La tension est forte, et la company se contente de grommeler et s'agiter. Elle sent qu'il vaut mieux faire profil bas !

Grand bien lui a pris !
Car non seulement Papa a réussi à trouver la route de Ouarzazate, mais en plus, un petit restau sympa, qui s'est même révélé encore plus sympa que ce qu'il laissait entrevoir : l'OASIS CAFE de Tafernout, à la sortie de Marrakech.


Après toutes ces émotions, les parents décident de laisser la Company choisir son apéritif.
Elle tente l'expérience du jus de pomme.
Bon, comme on ne peut pas gagner à tous les coups, elle se promet d'en faire une expérience unique, et regrette ses oranges pressées si délicieuses. Plus d'infidélité, promis !
Le jus de pomme était mélangé à du lait très peu sucré. La boisson n'a pas chatouillé agréablement les papilles de la company !


Un sandwich Tafernout aux keftas (sortes de boulettes de viandes au kosbore, cumin et autres épices) et deux Sidi Ali plus tard, nous reprenons la route, détendus, et même plus déçu d'avoir sauté l'étape Marrakech !

La route qui suit est longue. presque 4 heures pour faire moins de 250 kms. 
Des poids-lourds, des grands taxis, des voitures et des bus dans les deux sens. Doubler est difficile. Heureusement que la voiture est équipée d'un gros moteur, elle ne peine pas dans les épingles à cheveux.



Tizi-n-Tichka route
The N9 from Marrakech to Ouarzazate (125 miles), with its Tizi-n-Tichka pass, is the highest road of the Morocco and Africa. 
    Begun in 1924 and completed in 1936 by the Foreign Legion, this road gives stunning views. It runs through the full range of Atlas environments, from the Haouz plains, through the verdant foothills of the Oued Zat, to the barren peaks of the Atlas and the arid regions around Ouarzazate.
    Maximum concentration is required on this route, especially in the twilight when as likely as not you will meet donkeys and flocks of sheep wandering across the road, guided by small children. 


Nous arrivons à Ouarzazate à 18h15. La température est de 36°c.
Sur 12 kms, une immense avenue à 4 voies nous mène vers le centre de la ville.
Laurent, qui roule . . . à droite, ne cesse de se faire klaxonner. Et nous avons fini par comprendre !
La voie de droite est réservée aux . . . mobylettes et vélos !
Qu'à cela ne tienne, nous roulons comme tout le monde à gauche et . . . impossible de se doubler ! Allez comprendre !
Arrivée dans le centre de Ouarzazate. Maman ne reconnait rien, mais c'est un peu normal aussi !

Notre hôtel se cache bien. Et ce qui commence à ne pas être rassurant c'est que . . .  son nom ne dit rien à personne !
On commence à avoir l'habitude de tourner et tournicoter. Alors, nous tournons et nous tournicotons !

Laurent se laisse aller au feeling. Nous empruntons le pont qui enjambe un oued Ouarzazate que le dégel du printemps ne semble pas avoir beaucoup rempli. Nous arrivons dans la medina, et, au moment où nous songeons à faire demi-tour, voilà que se révèle à nous notre hôtel.
Le choc est grand. Nous descendons de la voiture, pas très sûrs de ce que nous allons trouver ...

Malgré son environnement particulier, l'hôtel se révèle plein de charme.
Nous nous installons vite fait et repartons en ville.

Nous repérons un petit restau, Laurent trouve une place pour le Hyundai (pas évident, il y a des voitures partout à Ouarzazate, et pas suffisamment de trottoirs le long desquels les garer !). Avant de s'avancer plus loin, Maman consulte la carte. C'est alors qu'un Berbère accoste Laurent. Le berbère tient la boutique d'à côté, et veut nous y inviter, juste pour "le plaisir des yeux". 
Laurent refuse. Nous avons plus envie de satisfaire au plaisir de remplir notre estomac qu'à celui de régaler nos yeux ! Le Berbère nous dit alors sur le ton de la confidence que ce restau n'est pas terrible, mais que si on veut, il peut nous indiquer un bon restau pas cher, et qu'ensuite, si on veut, pour le plaisir des yeux, on peut revenir voir sa boutique !!
La carte n'étant pas engageante, nous écoutons ses explications mais comme nous sommes un peu embrumés par cette longue route difficile, il nous prend en pitié et décide de nous guider jusqu'au restaurant Au Sable d'Or.

Et nous voilà installés. La carte semble plus alléchante et le patron vient nous dire que les prix indiqués ne sont pas les bons, que pour nous, c'est moins cher ...






Nous nous sommes régalés. Le service était efficace. Aziz, le patron, sert lui-même. Il est chaleureux et discret à la fois. C'est un Berbère aussi. Nous avons non seulement délicieusement bien mangé pour  un prix très raisonnable, mais il nous a offert les boissons et le Whisky Berbère (thé à la menthe) !

Nous sommes charmés par Aziz et son restaurant et nous décidons que nous y retournerons le lendemain soir.
Mais nous nous promettons aussi, le lendemain, d'aller faire un tour dans le boutique du Berbère pour le remercier et . . . pour le plaisir des yeux !